Marchés, food-trucks ou restaurants: la préfecture du Val-d'Oise traque l'insécurité alimentaire

Ses publications sur les réseaux sociaux remportent toujours un franc succès: à grand renfort de photos peu ragoutantes, la préfecture du Val-d'Oise s'active à contrôler tous les lieux où de la nourriture est servie.

Dans ce département francilien, les équipes de la direction départementale de la protection de la population ont procédé à plus de 2.200 contrôles en 2024, amenant aux fermetures administratives de 126 établissements dont 83 restaurants.

En 2023, un peu moins de 700 contrôles y avaient été réalisés aboutissant à 96 fermetures administratives.

La restauration rapide, les boulangeries mais aussi les rayons des supermarchés, les food-trucks ou autres marchés de Noël: aucun lieu n'est hors d'atteinte pour les inspecteurs sanitaires.

Au-delà des 1.650 visites déjà planifiées, avec l'accent qui, pour 2025, sera mis sur les restaurations collectives (Ehpad, crèches, écoles...), la préfecture prévoit "500 contrôles d'opportunité".

"Nous exploitons les signalements des consommateurs," explique le préfet Philippe Court.

"De plus en plus, j'en ai qui m'écrivent via Messenger et de manière assez documentée: ils disent qu'à tel endroit, ils ont été malades... Ou ils nous font même un petit reportage vidéo, parce qu'ils ont vu une souris passer," s'amuse celui qui au fil des mois est devenu influenceur.

"Eh les +commerces de bouche+ du 95, vous n'avez encore compris qu'il y a un nouveau shérif dans votre département!!!," a commenté un internaute sous une publication récente du compte officiel @prefet95.

Tout en affichant le nom et l'adresse du restaurant condamné à fermer, l'administration a notamment diffusé une photo légendée "steaks hachés en décongélation à température ambiante sur un meuble sale."

Le préfet assume cette politique du "name and shame" (nommer et couvrir de honte).

"Vu que l'on consomme de plus en plus en ligne, les vitrines des commerces aujourd'hui ce sont les réseaux sociaux," justifie Philippe Court.

S'il ne "réclame aucune paternité en la matière", il s'amuse de voir d'autres préfectures reprendre les emojis et la charte graphique des publications du compte @prefet95 pour faire la publicité de leurs propres contrôles sanitaires.

© 2025AFP