Les collectivités prônent la "relocalisation" de l'alimentation

Les collectivités territoriales plaident pour une "relocalisation" de la consommation de produits agricoles afin de restaurer "la souveraineté alimentaire" du pays, dans un manifeste rendu public mercredi qui vise à "mieux nourrir la France du XXIe siècle".

"La France est en train de perdre sa souveraineté alimentaire (...) et ne pèse plus sur la scène internationale comme avant", a assuré Pascal Coste, président de la commission "nouvelle ruralité" de l'Assemblée des départements de France (ADF) lors de la présentation à la presse du manifeste réalisé avec Régions de France et la Coopération agricole.

Les auteurs partent du constat que le modèle agricole français "est de plus en plus remis en cause par l'opinion, par les décisions européennes et internationales et un certain nombre de traités".

Dans ce contexte, "il nous faut parvenir à marier à la fois l'urgence du réchauffement climatique et celle de la fonction nourricière de notre agriculture", a ajouté M. Coste, soulignant l'importance de "faire de la souveraineté alimentaire la base de la transformation agro-écologique du métier d'agriculteur et de la transformation environnementale".

Dans ce manifeste intitulé "Mieux nourrir la France au XXIe siècle par les territoires", les collectivités présentent trois axes pour atteindre leurs objectifs: "mieux organiser la production de l'alimentation selon les attentes des territoires et des consommateurs", "accélérer la transition écologique de la production agricole et agroalimentaire" et "consommer une alimentation de qualité qui doit être aussi relocalisée".

M. Coste a ainsi rappelé que la "commande publique" fait partie des responsabilités des collectivités, notamment pour les cantines des collèges et des lycées.

"Il est important que ces établissements publics ou parapublics puissent montrer l'exemple en matière de localisation, de qualité de produit et d'achat", a-t-il affirmé, regrettant que la loi 4D sur la décentralisation, que le Conseil des ministres a adopté début mai, n'aille pas assez loin et ne donne pas dans ce domaine plus d'autonomie aux "gestionnaires" des achats.

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