Restauration, salles de sport... La franchise, "modèle qui séduit en période compliquée"

Commerces de bouche, salles de sport, loueurs de vans aménagés: rares sont les secteurs d'activités qui ne sont pas représentés au salon de la franchise, un modèle "rassurant" et "qui séduit en période compliquée", malgré des critiques récentes sur l'essor de ce modèle dans la grande distribution.

"La franchise a ce côté rassurant, avec le fait d'utiliser une image qui a déjà été créée". Baptiste, étudiant en BTS Négociation et digitalisation de la relation client dans l'Oise, ambitionne pour le moment plutôt de créer son propre concept d'activité commerciale.

"Pour autant je comprends qu'on ait envie de se faire franchiser par d'autres" acteurs, explique-t-il lundi entre le stand du distributeur spécialisé Naturalia et un spécialiste en bagels.

Grande distribution alimentaire, restauration de McDonald's aux burgers de PNY, salles de sport ou 'Escape Game' et jusqu'aux plus inattendus loueurs de vans aménagés, un grand nombre d'enseignes étaient représentées au salon de la franchise, qui se tenait jusque lundi à Paris.

"De plus en plus de candidats"

Le PDG du groupe de restauration Bertrand (Hippopotamus, Burger King, Pitaya, Leon ou Au Bureau) Christophe Gaschin, interrogé vendredi sur Franceinfo, a estimé qu'il y avait "de plus en plus de candidats à la franchise" et que ce salon où 38% des exposants sont des restaurateurs est "un moment important pour les candidatures".

La franchise, modèle dans lequel un entrepreneur va développer son activité sous une enseigne connue, en échange d'une redevance et dans le respect d'un cahier des charges, est un "modèle qui séduit en période compliquée", explique à l'AFP Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la Fédération française de la franchise (FFF).

"Les entrepreneurs savent qu'avec la franchise, au lieu de devoir tout créer ex nihilo, ils auront accès à une marque connue et à un concept éprouvé", plaide-t-elle, alors que la ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, a estimé lors du salon qu'il s'agissait d'un "écosystème promis à un bel avenir".

La fédération estime que plus de 2.000 réseaux de franchise sont en activité en France, pour plus de 92.000 points de vente et près de 89 milliards d'euros de chiffre d'affaires global, un chiffre en forte hausse (+15,5%).

La feuille d'émargement du salon donne une bonne photographie des tendances: beaucoup d'enseignes de restauration, fort développement du service à la personne, prêt-à-porter beaucoup moins dynamique.

Prisca, lycéenne dans l'Essonne, pense s'orienter vers une activité dans le commerce "car on a beaucoup de contacts avec les clients". Elle souhaite pouvoir "faire ses propres choix et créer une entreprise à (son) image".

C'est aussi le rêve d'Alexis, étudiant qui préfère "être franchiseur, pour ne pas dépendre de la communication ou du modèle d'une autre entreprise et avoir une totale liberté, sans qu'on m'impose des choses".

Mais Véronique Discours-Buhot défend un "modèle plus résilient que l'entrepreneuriat isolé".

Externalisation

Pour les franchiseurs, ce modèle d'expansion est intéressant financièrement car c'est le franchisé qui supporte un certain nombres de coûts, notamment les salaires et les loyers.

Le géant de la distribution Carrefour, qui en a fait un axe central de sa stratégie de développement, plaide que "la franchise, peu consommatrice de capitaux, permet de s'appuyer sur l'implication et la connaissance du marché local des partenaires".

Il a toutefois été attaqué en justice sur cette politique la semaine dernière par la CFDT.

Ce n'est pas la franchise ou la location-gérance en tant que telles que critique le syndicat, mais que Carrefour y recourt de manière "abusive" pour "externaliser les problématiques sociales".

Le distributeur défend cette politique en assurant qu'elle permet d'éviter les fermetures, relance l'activité et préserve l'emploi.

Interrogée sur ce dossier, Mme Discours-Buhot a estimé qu'il peut être souhaitable "de se donner une chance de conserver les emplois sur un point de vente non rentable en le cédant à un franchisé".

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