Face à l'inflation, une commune normande taille dans les menus de ses cantines

"Il y a des jours, il n'y a pas de desserts": depuis la rentrée, à Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Maritime), les cantines scolaires proposent un plat en moins dans leurs repas, afin de modérer la hausse des factures.

"Il y a des jours, il y a des desserts, il y a des jours, il y a pas de dessert", explique une des fillettes attablées à la cantine de l'école Prével. Et quels sont ses jours préférés ? "Avec des desserts".

"Aujourd'hui, c'est l'entrée qui a été retirée, sachant qu'aujourd'hui, nous sommes sur un menu végétarien, en plat de résistance, ça a été parmentier de lentilles plus de la tomme de montagne ainsi qu'un flan au caramel", précise Lucie, une employée municipale en charge de la cantine.

La fonctionnaire observe que "dans l'ensemble, on a beaucoup moins de pertes qu'avant parce que le fait qu'on retire un choix ça fait beaucoup moins de gaspillage".

Le maire (Horizons) Laurent Bonnaterre explique à l'AFP avoir été alerté dès "le printemps dernier" par son prestataire pour la restauration scolaire d'une "explosion des coûts" de l'ordre de "32.000 euros" par an pour un contrat de près de 300.000 euros.

"Notre but premier était de garder des produits de qualité" pour les quelque 100.000 repas servis chaque année, a souligné l'élu.

Le choix a donc été fait de réduire le nombre de plats proposés "sans toucher au prix" pour les familles, qui paient selon leurs revenus entre 0,60 et 3,60 euros par repas.

Le surcoût pour la commune a ainsi été limité à 6.000 euros, selon l'édile, "sans les répercuter sur les impôts".

"Lorsqu'on a présenté cette décision aux parents d'élèves élus, non seulement ils l'ont validée à l'unanimité mais en plus leur première réaction a été de dire que +chez nous,on ne fait jamais cinq composantes+", a assuré M. Bonnaterre.

Un avis partagé par une mère de famille de Caudebec-lès-Elbeuf, Laure Houard, 32 ans, dont les deux enfants de 14 et 7 ans ne trouvent rien à redire à ce changement de menu: "Ma fille qui mange à la cantine ne trouve pas qu'elle manque de nourriture, elle aime bien, même qu'elle veut y retourner tout le temps maintenant, donc il n'y a pas eu de problème".

Face à l'inflation qui multiplie "par quatre" la facture d'énergie de la municipalité, "on ne fait pas que ce choix-là, on passe notre temps à se couper des bras, des jambes pour faire des économies de fonctionnement sur tous les postes", s'alarme le maire.

M. Bonnaterre a ainsi dû prendre d'autres décisions difficiles comme de baisser le chauffage du gymnase, contraignant les sportifs à faire "du sport à 14°C cet hiver".

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