. Pourquoi une levée de fonds?
L'entreprise a reçu en quelques heures plus de 5 millions d'euros de promesses d'investissement. Objectif: augmenter les "fonds propres", avec lesquels Duralex entend investir dans de "nouveaux modèles, acheter de nouvelles machines", explique à l'AFP son directeur général François Marciano.
Basé à La Chapelle-Saint-Mesmin, près d'Orléans, Duralex a connu des difficultés financières avant d'être repris à la barre du tribunal de commerce mi-2024 par ses plus de 200 salariés.
Si la trajectoire est depuis "conforme" à celle du plan de sauvegarde validé par le tribunal de commerce, selon M. Marciano, "beaucoup reste à faire" et l'entreprise n'est "pas encore sauvée".
Duralex, qui revendique 33 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année après 26,4 en 2024, estime qu'elle dégagera des bénéfices si elle franchit la barre des 35 millions.
. Comment ça marche?
Concrètement, les personnes intéressées peuvent investir à partir de 100 euros sur le site de Lita, prestataire de services financiers participatifs.
En échange de la somme investie, les particuliers reçoivent des "titres participatifs, placement rémunéré, considérés comme des quasi-fonds propres pour la coopérative", selon un communiqué publié lundi. Est toutefois précisé que, "comme tout investissement en entreprise, ils comportent un risque de perte en capital".
Dans un message de Lita destiné aux personnes ayant marqué un intérêt pour l'investissement, consulté par l'AFP lundi, il est évoqué un taux d'intérêt annuel de "8% bruts" pour une durée d'investissement de 7 ans. Le capital peut être remboursé "à la décision de la coopérative", est-il mentionné.
. Quel risque?
Les candidats à l'investissement ne détiendront pas de capital de l'entreprise et ne pourront pas faire entendre leur voix ou leur vote en assemblée générale.
"En revanche, ils auront accès aux comptes de la société chaque année, ainsi qu'un rapport semestriel sur la santé financière de l'entreprise", indique à l'AFP Julien Benayoun, cofondateur et directeur général de Lita.
Il souligne que le remboursement au bout des sept ans n'est garanti ni sur le capital, ni sur les intérêts, et que le risque dépend de l'évolution de l'activité de Duralex.
"Si la société ne parvient pas à remplir ses objectifs", et qu'elle devait être liquidée, les montants investis seraient perdus. Toutefois Lita "suit l'entreprise, échange avec la direction, a analysé son dossier et croit en son potentiel", dit M. Benayoun.
Le dirigeant de Lita relève en outre le caractère "émotionnel" d'un tel investissement, au vu de la dimension historique et patrimoniale de la marque, dont les verres évoquent souvenirs de cantines scolaires ou de colonies de vacances.
Il assure en outre que les personnes ayant témoigné de leur intérêt pour l'investissement pourront, avant de contribuer à la levée de fonds, consulter les comptes de l'entreprise sur les 12 mois qui ont suivi la reprise par les salariés, ainsi que le plan d'affaires prévisionnel pour les 5 prochaines années.
"Si ce n'est pas coté, c'est forcément plus risqué", abonde Denis Charlet, président de l'Anacofi, association nationale des conseils financiers. "De toute façon une garantie n'est donnée que par l'entreprise, et si elle part à la casse, il n'y a plus de garantie qui tienne".